Violences contre les élus : ouverture d'un "guichet psychologique"
Pour inciter les élus à recourir à un soutien psychologique, le Gouvernement vient d'adresser aux préfectures un flyer officialisant la création d'un numéro de téléphone gratuit mis à leur disposition (01.80.52.33.84).
Annoncé au Congrès de l'AMF, "ce numéro, géré par l'association France Victimes, est joignable 7j/7 du lundi au dimanche, de 9h00 à 21h00". Il "respecte l'anonymat et permet d'orienter l'élu vers l'association locale d'aide aux victimes la plus proche de son lieu de résidence".
Ce "guichet d'appui psychologique" permet "de répondre au besoin de l'élu d'être accompagné sur le plan psychologique, suite aux menaces ou à l'agression qu'il a subi, et cela autant de temps que nécessaire". Il s'adresse aux élus et à leur famille.
L'accompagnement psychologique "peut avoir lieu en rendez-vous physiques, ou à distance, selon le choix de l'élu, et le temps nécessaire au suivi".
La création de ce guichet s'inscrit dans le cadre du plan national de prévention et de lutte contre les violences faites aux élus, lancé par l'État en juillet 2023, dans un contexte où, selon les données du ministère de l'Intérieur, les agressions contre les élus, essentiellement les maires, ont augmenté de 32% entre 2021 et 2022, tandis que les première estimations pour 2023 pointent une nouvelle hausse de 15%.
De son côté, l'AMF s'est mobilisée depuis de nombreux mois sur la recrudescence des incivilités et l'inquiétante multiplication des agressions envers les élus locaux.
La circulaire du ministre de la justice du 7 septembre 2023 contient des dispositions importantes : prise en compte de la qualité des victimes dans les qualifications pénales retenues, reconnaissance du délit d'outrage, réponse pénale allant au-delà d'un simple rappel à la loi, usage de la comparution immédiate ou encore de l'interdiction de séjour.
L'application concrète de ces annonces doit pouvoir être vérifiable sur le terrain.
L'AMF estime que les violences physiques et verbales envers les élus locaux sont certainement plus nombreuses dans la mesure où beaucoup de maires ne vont pas systématiquement jusqu'à la plainte.
C'est pourquoi, l'AMF a mis en place dès 2020, l'Observatoire de lutte contre les violences envers les élus. Cet outil permet à chaque élu de faire un court signalement des atteinte physiques ou verbales qu'il a vécues, puis de compléter sa déclaration tout au long du processus judiciaire.
Vous pouvez accéder à cet Observatoire via le lien : https://www.amf.fr/m/observatoire_agressions/index.php